« Migrations secrètes, la fauvette à tête noire » a remporté le Prix Vie Sauvage du 30ème Festival de l’Oiseau et de la Nature
Rossignols, étourneaux, rouges-gorges, mésanges… tous ces oiseaux familiers des jardins européens appartiennent à la grande famille des passereaux.
A l’automne, ils sont nombreux à quitter nos latitudes pour le sud, à la recherche d’un climat plus indulgent.
Parmi ces “oiseaux chanteurs”, la fauvette à tête noire est particulièrement observée par les scientifiques.
Répandue sur l’ensemble de l’Europe, la fauvette affectionne les forêts mais ne dédaigne pas les parcs et jardins des grandes villes. Discrète, ses effectifs se comptent pourtant par dizaines de millions.
Le baguage de millions de fauvettes depuis près d’un siècle, la pose aujourd’hui de tout petits capteurs électroniques sur ces voyageurs de moins de vingt grammes ont permis d’en savoir plus sur la migration de la fauvette. Et les derniers résultats ne laissent pas d’étonner les biologistes.
La fauvette est un « athlète » de la migration. Pour préparer son voyage, elle mue et change ses plumes, passe d’un mode de vie diurne à un mode de vie nocturne. De nuit, elle pourra voyager sur de longues distances en minimisant ses risques de rencontres avec ses prédateurs.
Elle sait s’orienter grâce aux étoiles, reconnaît les variations du champ magnétique. Elle pratique l’hyperphagie avant chaque étape de sa migration. Elle se gave de baies, de fruits, et de tout ce qu’elle trouvera en chemin jusqu’à prendre trente pour cent de son poids, ce qui lui permettra d’effectuer en une traite des étapes de plusieurs centaines kilomètres, avant de reconstituer à nouveau ses réserves.
Les routes traditionnelles de migration de la fauvette à tête noire en Europe sont bien connues. Une première route emmène les fauvettes vers le Sud-Ouest jusqu’à l’Espagne, le détroit de Gibraltar et l’Afrique de l’Ouest. Une seconde route les emmène au Sud-Est vers les Balkans, le détroit du Bosphore et le Moyen-Orient.
Certaines fauvettes « dissidentes » délaissent cependant aujourd’hui l’ancestrale route du sud pour une destination beaucoup plus inattendue. Elles migrent au nord! Et elles semblent chaque année plus nombreuses.
Une première pour les scientifiques pour un oiseau de l’Hémisphère Nord!
Rencontre dans cet épisode avec un passereau à première vue très commun mais en réalité tout à fait exceptionnel.
Un petit oiseau de vingt grammes qui semble se jouer de tous les obstacles, et même tirer avantage pour une fois des altérations que l’Homme fait subir à son environnement.
Partenaire(s) : Curiosity Stream, Ushuaïa TV, du CNC, et du programme Europe Creative de l'Union Européenne.
Diffusion(s) : ARTE, RTBF, Curiosity Stream
Réalisateur(s) : Benoit Demarle
Année : 2019 Durée : 43 minutesFestival(s) :